lundi 29 mars 2010

Ambre Narguilé, d'Hermès, parfum enivrant.

Il est des parfums qui ne sonnent bon à mon nez que le soir car je me sentirais incapable de  les porter dès le matin, comme Musc Ravageur par exemple. C'est aussi le cas le cet Ambre Narguilé, qui, s'il me touche par sa beauté, m'a semblé trop liquoreux  lorsque je l'ai essayé en journée, pour le trouver ensuite magnifique  et tout à fait appropriable une fois la nuit tombée.

Paru dans la collection des Hermessence en 2004, cet Ambre narguilé nous plonge immédiatement au coeur d'un univers orientalisant, tout de miel et d'épices. Ce qui n'est pas pour me déplaire si ce n'est cette note qui me gène, dès le matin, celle d'un  rhum arrangé aux raisins. Mais cette impression ne dure pas, ou du moins je m'habitue vite à ces effluves dûes à la note rhum associée à celle du caramel en tête, que viennent relever la canelle et les graines de césame. 


La facette miel prend d'ailleurs le dessus à mesure  que se dévoile le coeur, imposant une texture douce et feutrée, un peu velours, en raison notamment de la présence de la fève tonka. Celle-ci se mêle à  une note praline pour apporter une touche gourmande au parfum, sans pour autant tomber dans l'alimentaire ou la lourdeur. Il s'agirait ici plutôt d'une fragrance  envoûtante, enivrante plus que  simplement gourmande. La fève tonka annonce aussi un fond plus tabac amandé, plus sombre, qui prend parfois des accents légèrement cuirés, mais d'une extrême douceur et délicatesse. La vanille, le benjoin, et le labdanum achèvent de donner cette dimension très sensuelle à cet Ambre narguilé.

Jeanne Doré, d'auparfum parle d'un parfum presque illicite, et c'est vrai, que derrière le tabac miellé aux accents liquoreux se cache une sensualité certaine, en raison des images orientales et lascives qu'évoque l'univers de cet Ambre Narguilé. Car  ce parfum nous entraîne dans un imaginaire teinté de rouge, licencieux, tout en conservant une certaine finesse, quelque chose de léger dans sa texture sans doute propre à son créateur, Jean Claude Ellena.  Un vrai plaisir.

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